Angus Fortdubras Ironfoundersson
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Race : | Nain |
Classe : | Guerrier |
Métiers : |
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Rang : | Etudiant |
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Les ténèbres. Un vent glacial souffle sur la vallée endormie de Kharanos, pas une lueur ne brille hormis les étoiles. Au loin, au détour d’un col, apparaît une étoile de plus; tête d’épingle orange dans l’obscurité, qui descend lentement le long du sentier. Une torche. Elle s’approche à mesure que les premiers signes de l’aube s’éveillent loin au-dessus, apportant un soupçon de clarté sur la cime des arbres alentour, et réveillant du même coup les charognards matinaux. Une multitude de corbeaux prend son envol. L’odeur du sang et de la chair finit de les éveiller complètement. Encore loin, la lumière de la torche révèlent les silhouettes indistinctes des sapins qui l’entour, halo rassurant dans la pénombre encore présente, renforcé par le gai sifflement du porteur.
Angus Ironfoudersson rentre joyeusement au bivouac de sa famille, partie depuis trois jours d’Ironforge pour retrouver son foyer quitté il y a de cela bien des années. Maître Berghal Ironfoudersson, le père d’Angus, s’était rendu dans la capitale Naine avec ses proches afin de perfectionner ses talents, et ainsi devenir Maître Forgeron. Ceci fait, il comptait mettre son savoir-faire au service de son village encore caché par un versant de montagne. Angus a déjà commencé sa formation depuis l’âge de 23 ans, bien plus jeune que de rigueur, et compte bien lui aussi devenir Maître. Aujourd’hui il sait qu’à 64 ans il a encore beaucoup à apprendre mais dans quelques années, lorsqu’il sera majeur, son père lui enseignera quelques secrets.
Lors du départ, tous étaient heureux de pouvoir bientôt retrouver leurs amis et leur famille ; une grande fête pour célébrer le nouveau statut de Berghal leur avait été annoncé par un courrier, arrivé alors qu’ils préparaient leur bagages. Angus est heureux, fier de son père, qui sera bientôt le plus célèbre Maître Forgeron de Khaz Modan, il en est convaincu. Il était resté la veille à l’auberge de Kharanos pour chanter à qui voulait bien l’écouter les louanges de son père, sa fierté et son admiration, à grands coup de tournées générales et de bières renversées. Une fameuse soirée, oh oui. D’ailleurs, les effets de l’alcool commenceraient il déjà à s’estomper ? il fait plus clair… ah oui, mais simplement parce que le soleil se lève derrière lui. Le chemin, lui, ondule toujours. Aaah, c’est bon signe. La matinée va être plus que reposante ! Et justement, au détour d’un virage les formes du camps se découpent dans le reste d’obscurité.
A l’approche de sa torche, un voile noir s’élève dans le ciel dans un vrombissement de dizaines de paires d’ailes. Encore l’alcool ? Non, ce sont bien des corbeaux qui s’éloigne dans le ciel… Angus se fige. Des charognards… Non ! Non ! Pas ça ! Angus se précipite, soudain dégrisé, la torche en avant, et trébuche. Un coffre vide… Celui de sa mère ? ici ? Il reprend sa course, hurlant, et sort le bivouac de sa gangue de ténèbres. Tout a été ravagé, cassé, détruit, brûlé, déchiré… Où sont ses parents ? Ses sœurs ?
Fébrilement, sans arrêter d’appeler, Angus inspecte les décombres du camp, soulève une tente, pousse des débris… Il trouve la hache de son père. Pas même une goutte de sang sur le manche ou la lame. Il cherche encore, contourne la roulotte, soulève les lambeaux de l’autre tente… Et enfin découvre ce qui avait attiré les corbeaux. Sa main laisse échapper la torche, mettant le feu à la toile de tente déchirée, qui se propage rapidement à la roulotte toute proche. Le regard vide, Angus reste là, entouré par les flammes grandissantes. Son regard ne peut quitter les corps mutilés de sa famille, apparemment tués dans leur sommeil par des bandits de grands chemins, humains de surcroît, à en croire les armes utilisées. Le spectacle macabre l’hypnotise, malgré le travail avancé des charognards avant son arrivée.
Un cri. Puis un autre. Cette voix… « papaaaaaaaaa ! Mamaaaaaaaaaaan ! Anguuuuuuuuuuus ! Aaaaaaah ! »
Dhylaria ? Est-ce possible ? D’un coup Angus reprends ses esprits, se précipite vers la voix, éclairé par l’incendie. Au détour d’un tronc, son regard tombe sur une boule de tissu, qui sanglotte au pied de l’arbre. Doucement, il soulève un pan de la couverture, et tombe sur la figure rouge et implorante de sa très jeune sœur. « Angus ! Ouuiiinn ! Enfin te voilà ! Je me suis perdu en sortant cette nuit, etY’a eu pleins de bruits, et y’a des Grands qui sont passés en riant très forts… J’ai eu très peur, alors je me suis cachée. Y’en a un il a appelé un autre « chef » et après « Rathmoore ». Tu les connais ? Où est Maman ? et Papa ? Ils m’ont pas répondu… » La serrant contre lui, Angus ne sait que lui répondre.
Comment une telle chose a pu se produire ici, à Khaz Modan ? Les nains de pourraient-ils plus être en sécurité sur leur propre terre ?… Comment les descendants des Titans pouvaient-ils laisser faire pareilles injustices ? Ce la ne peut être. Ou alors… ne serions-nous pas leur descendants ? Impossible. Des preuves. Il faut des preuves, et ainsi montrer au peuple Nain que les Titans, leurs ancètres n’auraient jamais laisser faire pareil chose. La vigilance des Nains se relâche. Il faut agir, pour le bien de tous…