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Khaz Drûn La Guilde des Explorateurs des Terres d'Azeroth
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Loerys Ombrelune Responsable de Département
Inscrit le: 07 Sep 2004 Messages: 185
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Posté le: Dimanche, le 24 Juillet 2005 à 01:58 Sujet du message: Le Pendu |
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Sept lunes. Ma décision était prise. Dans sept lunes je lui rendrai cette essence, cet « Ange » qu’il m’a confié. Car elle n’est pas mienne. Car elle appartient à Môr’haun. Assez d’esprits, assez d’âmes, assez de songes, assez de murmures qui n’étaient pas les miens dans mon corps. Où se trouvait mon moi ? Où étais-je ?
Je regardai ce jeune arbre, là où j’avais enfoui mes « racines », à l’extrême nord-ouest d’Azshara. Je ne savais ni son espèce, ni comment il était parvenu à pousser. Son feuillage avait déjà la couleur automnale propre à la végétation d’Azshara. Ce crépuscule éternel. Ce meurtre répété de l’été. A force de boire les restes de ce sanglant massacre, la végétation avait dû adopter la couleur de ce sang séché. C’est ce que je pensais.
Devais-je m’occuper de cet arbre ? Quelle eau lui donner ? Ne risquais-je pas de l’inonder ? Si difficile de s’occuper de quelqu’un qu’on ne connaît pas…
Du sang. Il coulait, une rivière quand mon kriss s’arrêta à ma gorge. Un fleuve, alors que la lame s’enfonçait petit à petit dans ma poitrine. Une cascade, la lame s’engouffrait dans mon ventre, dans les entrailles les plus profondes de mon être, là où sommeille des diamants encore bruts.
Je ne savais plus trop ce qui se déroulait. Ma conscience s’était échappée dans mes souvenirs afin d’éviter une douleur qui n’était pas supportable. Je me rappelais cet îlot près de Ménéthil. Je le voyais encore. Sa peau cobalt. Ses ailes couleur jais. Il avait eu un geste d’une effrayante simplicité. Celui d’un être divin qui veut porter sur ses ailes l’être profane. Il avait posé sa main sur mon cœur.
A cette époque, je cherchais à devenir énergie pure. Le froid. Devenir blizzard, glace, ce froid qui pénètre nos poumons, nous les gèle et nous les détruit. Une énergie pure, sans passion, sans émotion, sans conscience, sans passé. Je pensais « le » détruire ainsi, ce démon, cette chose qui vivait en moi, en mon père, en mon grand-père…une excuse. Je fuyais, fuyais encore, fuyais toujours…cela faisait partie de moi. Et cela constitue toujours un fragment de mon être. Une faiblesse, une fêlure…
La véritable Force est celle du cœur; son but n’est ni la soumission, ni la destruction. Elle veut attirer vers soi et élever. Elle ne s’exerce pas pour elle-même, mais pour les autres. Môr’haun le savait et il voulait m’élever en ouvrant ce cœur.
Cela m’a fait peur et j’ai continué ma fuite. J’en suis même mort. Ma première mort. C’est à ce moment que j’ai compris. Il faut toujours mourir pour comprendre. Soi-même et l’autre.
Quelques lunes. Ayame m’a prévenu que tout cela risquait de mal finir. Je le sais. Je me doute qu’il va rejeter ce qu’il considère comme faiblesse. Il n’en veut plus. C’était pourtant sa force…
Je contemplais les bourgeons qui venaient de se créer. L’arbrisseau allait fleurir et je ne serai pas là pour contempler ses fleurs…des fleurs dans cet automne interminable…sans doute un parfum capiteux…et des pétales pourpres…
Elle m’avait promis de m’en occuper si…il venait à être déraciné. Je sentais sur ma peau ce vent, celui qui annonce la tempête, celui qui annonce le changement. Elle, elle était toujours là malgré les tempêtes, les accalmies, les vents changeants, les bourrasques soudaines. Je ne savais comment la remercier pour cela…
De l’eau. Je voyais mon corps s’écrouler sur la rive du lac Elune’ara. Je crois qu’il a refusé de reprendre cette essence, cet « Ange » qui n’est pas vraiment le mien, qui n’est plus le sien, que plus personne ne veut aimer…
J’allais mourir pour Rien. Ou plutôt pour le Rien. Je le cherchais. Je devais faire cet acte sacrificiel, un dépouillement total de ce que j’étais, de ce que l’on avait pu me donner, de toutes les influences qui ont pu me souiller. J’avais besoin d’un nouveau moi, un moi que j’aurais choisi. Je ne pouvais plus supporter celui-ci, il était trop étroit.
Une fuite ? Peut être. Je voulais avant tout une réponse. Savoir ce que voulait Môr’haun. « Garde cette FAIBLESSE ! » j’ai cru entendre alors que je quittais ce monde, toujours avec ce visage figé, vidé de toute émotion…seules quelques notions pouvaient encore provoquer en lui un intérêt : force, faiblesse, efficacité, puissance, pouvoir…
Après ma première mort, je l’ai senti peu à peu se diriger vers de nouvelles voies. Les passions…l’amour…je crois qu’il a été déçu. Ou blessé. Il s’est coupé d’elles, d’elle aussi, peut être d’Elle même, il voulait se placer au-dessus de tout cela. Je le sentais peu à peu disparaître, il me le répétait aussi, comme si je ne le savais pas déjà assez…pourtant, notre lien n’a jamais été aussi fort. Je le voyais s’éloigner alors que je cherchais à m’en rapprocher…mais le linceul peu à peu le recouvrait…
Môr’haun m’a fait un don, cette essence avant de devenir…Ombre. Pourtant, il la considère comme une faiblesse… « Soit FORT ! » me disait-il « Soit FORT ! »…pourquoi me donner ce que tu considères comme faiblesse alors ?
Je m’éloignais de la rive du lac, pieds et poings liés comme ce jeune homme sur cette carte, le Pendu…
Une heure. Môr’haun viendra. Le reste, je ne sais encore. Je verrais. Enfin…
C’est au seuil de la mort que tout les êtres s’exaltent. Dans la puanteur ambiante de la chair qui redevient fange, l’essence profonde des choses se sublime dans toute sa majesté et sa pureté. Si je voulais lui redonner cette essence, alors je devais me faire saigner jusqu’à la mort. Voilà ce que je savais. Les conséquences…aucune idée. Mon corps physique ne tiendrait pas…et mon moi…je ne tenais pas trop à le sauvegarder de toute façon.
Je plongeais une dernière fois mon regard sur l’arbre…je me préparais à partir…
« Tirez une carte. »
Je regardais autour de moi : je ne voyais rien. Hallucinations ?
« Hé ho grand dadet ! Plus bas ! »
Effectivement il y avait une gnome, assez vieille, avec des rides gravées sur son visage de bois. Elle semblait sourire…enfin…un sourire…une énigme plutôt…
« Alors tu en choisis une, oui ou… »
Elle me présentait vingt-deux cartes. Je me dépêcha d’en choisir une, préférant ne pas savoir la fin de sa phrase. Je retournais la carte…je vis une jeune personne, pendue par le pied sur une branche, tenant dans ses bras sans doute attachés deux bourses qui déversaient pour celle de droite des pièces d’or, pour celle de gauche des pièces d’argent. Curieusement, son visage était assez détendu, il affichait même un léger sourire.
En haut je pouvais lire un chiffre, le douze. En bas, une inscription, le Pendu.
« Hmm… »
Je restais perplexe. A première vue, ce n’était pas un bon signe…
La gnome sautilla pour me chaparder la carte.
« Oh le Pendu…il représente le client qui me doit beaucoup de pièces d’or et d’argent. Comme il n’a pas été bon payeur, je l’ai pendu là pour faire tomber toutes ses belles pièces tu comprends ? »
Elle prit un air menaçant peu crédible. Amusé, je fis tomber du haut de ma bourse cinq pièces d’argent. Elle les attrapa avec une impressionnante agilité pour son âge.
« Radin, va ! » me lança-t-elle.
« Bien vous arrivez, vous ne vous présentez même… »
« N’ai pas peur petit froussard, il a choisi son sort. » Elle me coupa. « Il s’est pendu lui-même, il s’est lié les mains et le pied. Peu le comprenne dans le monde profane, alors il s’est pendu en attendant de traverser les Colonnes du Temple là… »
Elle toucha du doigt les deux branches d’arbres dessinées sur la carte.
« Mais pourquoi ai-je… »encore une fois, elle ne me laissa pas finir.
« Pourquoi, pourquoi, pourquoi toujours pourquoi ! Vous avez choisi vos épreuves, c’est comme cela ! »
Je la regardais de nouveau…non ce n’était pas une gnome…je n’arrivais pas à la voir…elle me faisait mal aux yeux…
« Aller au devant de la mort par dévouement n’est pas suicide, c’est apothéose d’une sublime volonté et prise de possession de la vie éternelle. »
Qui me prononçait cet aphorisme ? Ce n’était pas sa voix, ce n’était pas vraiment une voix à vrai dire…c’était…
« Attendez je…hé attendez ! »
Elle n’était plus là. Aucune trace, rien. Seule cette carte, qui me prouvait que ce n’était pas un rêve. Comment pouvait-elle savoir…
Ayame…ma dernière pensée était pour elle. Je voulais qu’elle sache que je ne regrettais pas mon acte. Je ne voulais pas qu’elle s’inquiète d’avantage pour moi…
Elle m’a toujours fait peur. Cette crainte, mêlée de fascination. La première fois que je l’ai vu, je n’ai pas osé la regarder…et elle, elle me méprisait pour ma magie, cette magie profane…
Je crois que sans Môr’haun, elle m’aurait toujours ignoré…puis notre relation…est devenue compliquée. Cet « attrait »…et la robe que je lui ai confectionnée…
J’étais heureux quand je les voyais ensemble. Jaloux aussi. De Môr’haun ?d’Ayame ? Ou du couple ?
J’étais l’obstacle. Oui c’était moi l’obstacle Ayame, pas vous. Pas toi. Avant mon arrivée, ils ne formaient qu’Un. Puis…je…je crois qu’au plus profond de moi-même je souhaitais les séparer. Jalousie…
J’ai vu la bulle éclater. Elle m’a explosé au visage…aucune joie. Non je n’étais pas heureux de ne plus les voir ensemble…pourtant je l’avais souhaité…j’essayais de tout recoller, mais rien à faire…je m’en voulais de tout détruire…de ne pas pouvoir aider…j’agitais les bras, je faisais du bruit…sans succès…lâcher prise, je devais lâcher prise…
Les souvenirs…les sensations…flou…ma conscience…mon corps…je ne sentais plus rien…rien.
Deux Colonnes. Je ne savais pas où j’étais…je savais juste qu’il y avait deux Colonnes. Et une Entité…une mère terrible et douce, que l’on craint et que l’on vénère…
« Je te redonne ta vie. Mais je peux la reprendre. Trois tabous. Ne communique plus jamais avec Môr’haun, Ayame ou Kerandhil. Chaque soir, endors-toi dans mon ventre. Ne parle jamais de ces tabous. Brise un de ces interdits et je reprends ce qui m’appartient. »
J’étais dans un ventre…doux et humide…je sentais mon enveloppe corporelle se régénérer peu à peu…plus de temps ni d’espace…
Je me réveillais sur le bord du lac Elune’ara. Il faisait nuit, j’avais froid, je tremblais. Je mis ma cape d’Elune pour cacher ma nudité…je sentais encore les parois de ce ventre, les eaux humides et nourrissantes…je regardais le lac…j’étais si bien là-dedans… _________________
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Kyl' Übermensch

Inscrit le: 07 Avr 2004 Messages: 2839 Localisation: Khaz Modan
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Posté le: Lundi, le 25 Juillet 2005 à 00:48 Sujet du message: :-) |
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Mmmh, depuis qu'Lo' est revenu, j'me suis toujours inquiété que son ... herm... "mal" ne résiste aux épreuves qu'il a enduré.
J'ai préféré ne pas m'avouer que Lo' n'était peut-être pas guéri. Je trouve qu'il a - et nous aussi par la même occasion - déjà trop souffert. Il serait injuste que tout celà n'aie servi à rien.
J'espère qu'avec le temps, nous ne verrons aucun symptôme de son passer resurgir.
J'me demande ce que devient Môr' aussi, d'ailleurs.... Et Keran... Keran... soit prudent ! _________________ "Ouah ! Un seau entier d'boue !
Et c'est le mien ! Le mien !"
Guybrush Threepwood - remplissant un seau d'boue dans les marais de Scabb Island dans un but encore inconnu.
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Symdaril Vétéran

Inscrit le: 10 Fév 2005 Messages: 157 Localisation: Kirin Tor
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Posté le: Lundi, le 25 Juillet 2005 à 15:16 Sujet du message: |
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Citation: |
Ne communique plus jamais avec Môr’haun, Ayame ou Kerandhil. |
[hrp] Ah bah ça va être pratique ça pour faire des sorties tous ensemble [/hrp] _________________
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Symdaril Vétéran

Inscrit le: 10 Fév 2005 Messages: 157 Localisation: Kirin Tor
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Posté le: Lundi, le 25 Juillet 2005 à 20:21 Sujet du message: |
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[hrp]
Je met ça entre balises, car je ne vois pas bien comment j'aurais pu avoir connaissance de ces informations IG, et donc je ne peux réagir qu'IRL.
Alors, comment dire...
WHAAAAOUUUUHHHH !!!
Ah oui, quand-même ! Je me disais bien que je n'avais pas compris le quart de la moitié de ce qui se passait dans cette histoire, mais je ne pensais pas que j'étais largué à ce point là !
J'ai quand-même drôlement bien fait d'aller farfouiller les forum RP moi, aujourd'hui...
Sinon, chapeau Loerys, chapeau les gens ! C'est que vous devez en passer du temps à murir et à écrire tout ça, je suis admiratif. Encore que si je puis me permettre une ch'tite remarque (pas taper, pas taper... ), le style onirique masque peut-être un peu trop la trame parfois (enfin à mon goût, hein )
GG comme disent les roxxorz !
[/hrp]
Edit: Haha, mine de rien, je viens de passer 4 heures à lire tout ça
Bon, aller, rentrer maison maintenant ! C'est pas tout ça, mais j'ai une magicienne sur le feu, moi  _________________
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Loerys Ombrelune Responsable de Département
Inscrit le: 07 Sep 2004 Messages: 185
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Posté le: Lundi, le 25 Juillet 2005 à 23:09 Sujet du message: |
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"Non je ne dormirai pas dans ton ventre ce soir...plus jamais..."
Je me tordais de douleur en regardant le lac Elune'ara. Je refusais de vivre comme cela. Des tabous, des prisons...
J'étais bien dans ce ventre là pourtant. Des liens comme des morsures, des sentiments qui m'apportaient que des souffrances...s'attacher fait mal, être dans cette bulle était plus facile mais...il n'y avait pas de liberté là dedans, il n'y avait pas de vie non plus, il n'y avait pas d'amour...
J'avais besoin d'une main...d'une main pour me guider...j'avais besoin d'aide...
"Ayame...vite..."
Etre là. Juste sentir quelqu'un qui est là et qui n'attend rien en retour. Etre là juste pour moi. Je lâchais sa main et je me laissa submerger par l'eau du lac afin d'affronter celle qui m'avait porté dans son ventre...
Elle n'était pas furieuse...non elle ne m'en voulait pas...
"Tu as brisé mes tabous. Tu ne t'es pas enfui malgré la douleur. Tu es libre Loerys, sors de mon ventre maintenant!"
Elle me rejetait violemment de ce cocon, devenu trop étroit pour moi...je traversai un long tunnel sombre...puis j'étais aveuglé...cela brillait...des lumières...à en mourir...
"Tu n'es pas encore prêt pour voir. Tu dois encore grandir."
Plus rien.
J'étais de nouveau sur les rives de ce lac. Mais je n'étais plus le même...une partie de moi est morte dans ce lac aussi. Peut être deux. Mon coeur lui n'avait pas changé.
Le Ciel...il était si grand si effrayant...le monde me paraissait étrange, totalement nouveau à mes yeux...pourtant je ne l'avais pas oublié mais...je ne le reconnaissais plus...
J'embrassais la surface du lac Elune'ara une dernière fois avant de m'endormir...il n'y avait plus de ventre pour me bercer...Ayame était encore là...toujours là... _________________
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Loerys Ombrelune Responsable de Département
Inscrit le: 07 Sep 2004 Messages: 185
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Posté le: Lundi, le 25 Juillet 2005 à 23:31 Sujet du message: |
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( Pour te répondre: (enfin tu veux une réponse? ^^)
-J'essaie au possible de reproduire ce que je fais tappe sur Jol ici dans cette rubrique. Le problème c'est que les textes ont des réponses et parfois on perd encore plus en cohérence, donc je ne publie pas les suites ici
-Hmm moi ca me vient comme ça. Impossible de calculer, de faire une trame, de prévoir un truc: tu es ni totalement MJ ni totalement joueur. Je suis assez souvent en improvisation, puis j'écris à partir de là. Pareil pour Ayame et Môr'haun je pense.
-Style onirique bin oui mais bon
J'ai toujours eu un faible pour le courant symboliste, et également pour les surréalistes...je sais très bien que c'est très flou pour ceux qui lisent (et encore je fais des efforts de clarté!). En fait c'est aussi pour ne pas tout révéler. Je ne comprends pas totalement Môr'haun, ni Ayame non plus et y a des choses qui m'échappent. Je trouve cela plus intéressant ainsi. ) _________________
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Symdaril Vétéran

Inscrit le: 10 Fév 2005 Messages: 157 Localisation: Kirin Tor
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Posté le: Mardi, le 26 Juillet 2005 à 10:25 Sujet du message: |
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Loerys Ombrelune a écrit: |
( Pour te répondre: (enfin tu veux une réponse? ^^) |
Oui oui, je veux bien
Citation: |
-J'essaie au possible de reproduire ce que je fais tappe sur Jol ici dans cette rubrique. Le problème c'est que les textes ont des réponses et parfois on perd encore plus en cohérence, donc je ne publie pas les suites ici |
C'est ce que j'ai découvert hier, c'est comme ça que je me suis rendu compte de l'ampleur de l'histoire
Citation: |
En fait c'est aussi pour ne pas tout révéler. Je ne comprends pas totalement Môr'haun, ni Ayame non plus et y a des choses qui m'échappent. Je trouve cela plus intéressant ainsi. ) |
C'est vrai que du coup, quand on arrive à relier deux ou trois évènements entre eux au travers des divers textes, on a l'impression d'avoir découvert quelque chose, d'être un peu devenu "acteur" de l'histoire. C'est assez agréable, et effectivement ça n'existerais pas avec un récit bien lissé. _________________
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Ayame Aventurier d'Azeroth
Inscrit le: 11 Juin 2005 Messages: 9 Localisation: Dans l'Obscurité de la Clarté
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Posté le: Mercredi, le 27 Juillet 2005 à 21:27 Sujet du message: |
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Il s’est coupé d’elles, d’elle aussi, peut être d’Elle même |
Cette phrase je la trouve sublime, mais comme le dit Sym' peu peuvent la comprendre.
C'est peut être ça la magie, trouver de la beauté quand certains y voient de l'incomprehension.) |
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Ayame Aventurier d'Azeroth
Inscrit le: 11 Juin 2005 Messages: 9 Localisation: Dans l'Obscurité de la Clarté
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Posté le: Vendredi, le 29 Juillet 2005 à 00:32 Sujet du message: |
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D'un geste nonchalant il agrippe le fin tissu de sa robe, le soulève afin de courir plus vite.
L'herbe haute semble lui fouetter les jambes, et quelques rigoles de sangs perlent sur ses chevilles, mais il n'arrête pas sa course pour autant.
Tout est sombre autour de lui, la nuit bien qu'habituellement éphémère ne disparaît pas.
C'est dans se voile opaque et oppressant qu'il courre jusqu'a épuisement.
Une cavale effrénée, démente...peut être inutile.
Il se retourne, plusieurs fois, plissant les yeux pour mieux distinguer dans la pénombre un prédateur inconnu qui aurait pu se tapir, là, derrière lui.
Son visage dessine de la terreur, ses traits tirés, affolés, figés, semblent rappeler l'expression malsaine des statuts sans vie dont les humains aiment à orner leurs édifices.
Sa respiration est courte, haletante, ses muscles endoloris le tiraillent de sa course sans fin, et son esprit torturé par l'épuisement devient malade,...
Parfois il sursaute à la vue des branchages, son imaginaire se fait sadique, et les inoffensives feuilles se transforment pour lui en doigts crochus près a le happer si il fait une halte.
Il tente frénétiquement d'échapper à une menace, une illusoire menace..déjà bien loin.
Tout n'est que Ténèbres...
Inconsciemment il se met à prier, il lève un instant les yeux vers le ciel, mais l'astre ne brille pas..aucunes étoiles. Les cieux sont sombres, ils sont noirs, ils sont Ténèbres.
Et les Ténèbres sont ingrates, il n'a pas réponse à sa prière.
Pourtant ses lèvres murmurent encore, il souhaite, quémende..Car un homme à l'abandon aime à croire qu'une entité supérieur peut être son guide, il aime à croire qu'une force supérieur peut réussir là où lui se perd, il aime à croire qu'Elle existe quand lui voit sa vie s'éteindre.
Il cherche auprès de l'onirique à fuir du réel.
La solitude amène à un terrible supplice, une étrange folie: Ne plus croire en soit, et de chercher ailleurs ce qui ne s'offre pas à sa vue.
Mais qu'est ce un homme sans croyance ? Un corps sans âme ?
Alors il croit.. en un être différent, plus puissant, qui ne viendra sûrement jamais, mais il pense ainsi pouvoir donner ce qu'il ne peut contrôler.
La Vie.
A chacun sa destinée..A chacun son passé, son présent, son lendemain.
Mais le destin est fait de choix.
Le propre de l'homme est son libre arbitre...
Etre libre c'est exister...
Tout n'est que Ténèbres...
Je me réveille en sursaut, sous les yeux ahuris du druide à mon chevet.
-Un cauchemar, Ayame ?
-Un songe trop vrai
-Il n'y a pas d'histoire plus cruelle ..
-que celles qui reflètent la réalité, je sais, druide, je sais...
Je tente péniblement de me lever, mon sommeil n'apas rassasié ma fatigue, et mes jambes vacillent sous mes gestes maladroits.
-Comment s'appelle t-il ?
Je m'effondre à même le sol à la question du druide, pestant intérieur de m'être laisser surprendre et déstabiliser ainsi
-Comment il s'appelle qui ?
-Celui qui perturbe ton repos.
Le vieux druide me sourit d'un de ces air innocent qui exaspère au plus point.
-Je ne vois pas de qui tu parles
-Oh bien..
Il enjambe talus, branches et feuilles mortes avec une hardiesse déconcertante malgré sa fatigue, ses jambes parfois se dérobent, il perd l'équilibre...L'a t-il déjà eu ?
Sa danse endiablée contre un mal impalpable s'éternise.
Il s'arrête..Il ne peut faire que ça, sans se soucier de la douleur d'une chute, il laisse son corps s'effondrer violement au sol.
Il essaie, en vain, de recouvrer un souffle régulier, de calmer les battements de son coeur, qui martèlent sa poitrine aussi fort que pourrait le faire les sabots d'un cheval.
Pas de réponse à ses prières, et cette nuit qui n'en finit pas.
Où sont passés les rayons, où est la lumière ?
Il ne distingue même pas les Ombres autours de lui, même pas la sienne..
Tout n'est que Ténèbres...
Alors il clos les yeux, c'est la seule fuite qui ne lui demande pas d'effort.
Il s'abîme dans ses chimères, cherchant un abri, un refuge pour un repos mérité.
Il a assez souffert, et de son corps, et de son être.
Il ne veut plus souffrir, il ne veut plus faire souffrir.
Etre seul, être loin, étais-ce la solution ?
Il est là, perdu, délaissé, est-ce cela qu'il voulait ?
-Ayame..Ayame
Je tiens un bol au creux de mes deux mains, tendues vers l'avant, afin que le druide puisse touiller sa mixture de sorcier
Le druide fronce les sourcils, la voleuse a se regard vague, distant, presque absent...
-Ayame, je sais bien que tu dois m'aider, mais si tu continues à tenir le bol de cette manière, tout va tomber.
-Hein ? Ahh..oui, le bol, voila.
-Alors il n'a toujours pas de nom ?
-Le bol ? Non.
Le druide sourit de nouveau, énigmatique sourire...
Il a toujours les yeux fermés...il..il se concentre, une autre prière ?
Non, il écoute...
Un sourire...un mystérieux sourire...
Il écoute les murmures...
Soudainement il se redresse, il porte un regard aux alentours, et reste un long moment interdit.
Ces branches qui se transformaient en hideuses créatures fourchues, semblent maintenant lui indiquer la route à suivre.
Le chemin sinueux qu'il avait emprunté, est devenu lisse, et agréable, comme pour lui offrir une douce balade.
Les murmures..il aurait du écouter les murmures bien avant..
Car seul le murmure du coeur, est la véritable entité de tout être.
Il avance à présent, droit et fier, ne ressentant plus ni fatigue, ni douleurs de ses blessures.
Il n'est plus seul, il n'est plus à l'abandon, tout le guide...
Là un sifflement, quelques cris de-ci delà, qui auraient pu être effrayants en d'autres circonstances, mais là, ils étaient source de vie..
Oui il y a de la vie ici...
Bien qu'il apprécie la pénombre, il se surprit à louer la clarté qu'il aperçoit un peu plus loin.
Il marche vers elle..
Le Clair-Obscur...
-Tu le lui as dit pour ton Enfant ?
-Qu'il l'a tué par sa magie ? Oui *Elle passe machinalement la main sur son ventre*
-En plus il a utilisé la magie..Et Xia ?
-Xia ? Elle est plutôt heureuse que la progéniture de Môr'haun soit morte, mais elle n'a pas apprécié que le mage me blesse
-Et alors ?
-Alors elle veut le "crocheter"
-Non, et alors toi ?
-Et bien quoi moi ?
-Tu lui pardonnes ?
-Non
-Tu lui en veux ?
-Non
-Parfois je ne te comprends pas, Ayame
-Parfois moi non plus... |
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